Vendredi 05/02/2016
Migrants
Migrants est un projet multimédia dédié à tous ceux dont l'histoire est liée à l'immigration. C'est un spectacle vivant, un voyage émotionnel où la mémoire historique est stimulée par les documents (photos, vidéos, audio) et par la musique.
Au seuil du troisième millénaire, le plus impressionnant phénomène social est la migration d'énormes masses ou de petits groupes d'hommes, de femmes et d'enfants qui, comme des vagues de marée humaine, se déplacent partout dans le monde. Les migrants sont désormais très nombreux, y compris les artistes eux-mêmes qui explorent de nouveaux territoires pour atteindre leurs rêves. Nicola Sergio, pianiste et compositeur installé à Paris depuis 2008, et le metteur en scène et scénographe Nino Cannatà sont à l'origine de cette création.
Spécial guest de la soirée, l’écrivain et metteur en scène Atiq Rahimi, récompensé en 2008 avec le prix littéraire Goncourt pour « Syngué sabour », et en 2004 au festival du cinéma de Cannes, avec le Prix regard vers l'avenir pour « Terre et cendres ».
En tant qu'émigré et provenant du sud de l'Italie - terre d'émigration - j'ai toujours ressenti le besoin de dédier un morceau à cette grande « famille » à laquelle je me sens appartenir: les émigrés du monde entier. Mais là je suis allé encore plus loin, en lui dédiant un entier album, tout écrit avec un état émotionnel particulier. Pour composer les dix morceaux, je me suis nourri d'histoires personnellement vécues, de documents écrits, de films, de journaux, mais surtout de rencontres que j'ai faites avec certains émigrés, témoins privilégiés d'histoires d'une grande richesse humaine, ce qui a représenté, pour moi, une incroyable source d'inspiration. C'est le cas de « Nowhereland » : le migrant se retrouve, seul et désorienté, parmi beaucoup d'autres sur un navire pour atteindre le nouveau pays, un nouvel endroit qu'il ne connaît que par le biais de cartes postales ou de la télévision, une nouvelle terre qui, le plus souvent, ne l'accepte pas. Ce n'est pas « sa propre » terre, c'est « la terre de personne », celle où il lui faut vivre maintenant pour se construire un avenir. « Ryork » évoque l'ambiance de la première génération d'émigrants italiens partis en Amérique, sans argent mais avec une valise pleine de rêves. C'est l'histoire d'un jeune homme Napolitain qui voulait émigrer à New York mais, se trompant de navire, arrive à Rio de Janeiro. Malgré son erreur, il aime cette ville, s'y installe et y fonde sa famille. « Rain in my lunchbox » raconte l'histoire d'un ouvrier à Londres qui, pendant sa pause-déjeuner sur le chantier où il s'échine, découvre le contenu de son panier-repas : rien d'autre que de l'eau de pluie! J'ai donc essayé de transfigurer tout ça à travers mon esthétique personnelle, en mettant toujours au centre l'improvisation. Pour écrire les thèmes je me suis inspiré parfois du jazz, parfois du classique ou de la musique de film, sans m'imposer à priori des barrières stylistiques. Parce que la musique est, à mon avis, très similaire au processus de la migration: elle est souvent le résultat de rencontres et d'échanges continus entre cultures différentes et même des « styles » différents peuvent coexister, en s'enrichissant mutuellement pour créer en continu des nouveaux styles, de nouvelles cultures, de nouvelles migrations. Nicola Sergio
Migrants est un projet multimédia dédié à tous ceux dont l'histoire est liée à l'immigration. C'est un spectacle vivant, un voyage émotionnel où la mémoire historique est stimulée par les documents (photos, vidéos, audio) et par la musique.
Au seuil du troisième millénaire, le plus impressionnant phénomène social est la migration d'énormes masses ou de petits groupes d'hommes, de femmes et d'enfants qui, comme des vagues de marée humaine, se déplacent partout dans le monde. Les migrants sont désormais très nombreux, y compris les artistes eux-mêmes qui explorent de nouveaux territoires pour atteindre leurs rêves. Nicola Sergio, pianiste et compositeur installé à Paris depuis 2008, et le metteur en scène et scénographe Nino Cannatà sont à l'origine de cette création.
Spécial guest de la soirée, l’écrivain et metteur en scène Atiq Rahimi, récompensé en 2008 avec le prix littéraire Goncourt pour « Syngué sabour », et en 2004 au festival du cinéma de Cannes, avec le Prix regard vers l'avenir pour « Terre et cendres ».
En tant qu'émigré et provenant du sud de l'Italie - terre d'émigration - j'ai toujours ressenti le besoin de dédier un morceau à cette grande « famille » à laquelle je me sens appartenir: les émigrés du monde entier. Mais là je suis allé encore plus loin, en lui dédiant un entier album, tout écrit avec un état émotionnel particulier. Pour composer les dix morceaux, je me suis nourri d'histoires personnellement vécues, de documents écrits, de films, de journaux, mais surtout de rencontres que j'ai faites avec certains émigrés, témoins privilégiés d'histoires d'une grande richesse humaine, ce qui a représenté, pour moi, une incroyable source d'inspiration. C'est le cas de « Nowhereland » : le migrant se retrouve, seul et désorienté, parmi beaucoup d'autres sur un navire pour atteindre le nouveau pays, un nouvel endroit qu'il ne connaît que par le biais de cartes postales ou de la télévision, une nouvelle terre qui, le plus souvent, ne l'accepte pas. Ce n'est pas « sa propre » terre, c'est « la terre de personne », celle où il lui faut vivre maintenant pour se construire un avenir. « Ryork » évoque l'ambiance de la première génération d'émigrants italiens partis en Amérique, sans argent mais avec une valise pleine de rêves. C'est l'histoire d'un jeune homme Napolitain qui voulait émigrer à New York mais, se trompant de navire, arrive à Rio de Janeiro. Malgré son erreur, il aime cette ville, s'y installe et y fonde sa famille. « Rain in my lunchbox » raconte l'histoire d'un ouvrier à Londres qui, pendant sa pause-déjeuner sur le chantier où il s'échine, découvre le contenu de son panier-repas : rien d'autre que de l'eau de pluie! J'ai donc essayé de transfigurer tout ça à travers mon esthétique personnelle, en mettant toujours au centre l'improvisation. Pour écrire les thèmes je me suis inspiré parfois du jazz, parfois du classique ou de la musique de film, sans m'imposer à priori des barrières stylistiques. Parce que la musique est, à mon avis, très similaire au processus de la migration: elle est souvent le résultat de rencontres et d'échanges continus entre cultures différentes et même des « styles » différents peuvent coexister, en s'enrichissant mutuellement pour créer en continu des nouveaux styles, de nouvelles cultures, de nouvelles migrations. Nicola Sergio
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