Jeudi 22/09/2011
Gwoka Jazz Festival
Le New Morning accueille une nouvelle édition de son festival Gwoka/Jazz. Au total, une quinzaine de concerts sont programmés sur quatre jours. Le gwoka est la musique traditionnelle de la Guadeloupe et apportera du soleil au sein du New Morning.
Edmond Mondesir
Pendant les grèves de février 2009 aux Antilles, on entonnait les chants de ce maître du bèlè, le tambour traditionnel de la Martinique. Gagnant du prix France Musique 2011, Edmond Mondésir se situe dans la lignée d'un Ti Emile ou d'un Ti Raoul. Ses compositions, consacrées à la musique chantée autant qu'instrumentale, marquent l'évolution vers une forme moderne de bèlè, grâce notamment aux arrangements de son fils Manuel.
Agathe Iracema
Nouvelle égérie du jazz vocal, la brésilienne de Paris remporte en 2009, à l'âge de 18 ans, le prix du public au festival Jazz de Vian. Avec un répertoire partagé entre les standards du genre, des influences pop et un évident cachet brésilien aux accents de samba, Agathe Iracema est déjà une habituée de salles importantes comme le Baiser Salé ou le Sunside.
Sonny Troupe
Au milieu de ses divagations éclectiques -soul, jazz, métal et classique s'invitent systématiquement dans ses pièces vibrant d'une énergie contagieuse-, Sony Troupé impose le rôle fédérateur du gwo ka. Batteur et percussionniste à la frappe fulgurante, l'ancien leader de Kimbôl est entouré par Grégory Privat au piano, Mike Armoogum à la basse et Arnaud Dolmen au tambour ka.
Sam Tshabalala
Depuis 26 ans qu'il écume les rues et les salles de Paname, cet ancien membre des Malopoets et militant anti-apartheid n'a certes pas oublié la musique de son pays, l'Afrique du Sud. A l'heure actuelle en quartet acoustique (guitare, piano, percussions et voix), Sam Tshabalala distille sur le tempo des townships ses ballades empreintes de douceur et interprétées en zoulou, tswana ou anglais.
Cohérente avec l'esprit de la manifestation depuis ses débuts en 2005, la septième édition du Festival de Gwo-ka / Jazz réunit, autour du tambour guadeloupéen, un ensemble de formes musicales nées du même berceau et dont la proximité s'est établie en cinq siècles d'histoire.
L'affiche suggère un archipel de genres, dont les liens sous-marins ont été tissés depuis l'époque de la traite sur la route des bateaux négriers et au cœur des plantations, dans les mornes et les savanes. Les Noirs fugitifs s'y refugiaient, lors des migrations et des allers-retours qui ont façonné identités et morphologie les populations dans la Caraïbe, mais aussi en Amérique du Nord et dans l'Océan Indien.
Débarqués des navires des esclavagistes sur les côtes du « Nouveau Monde », les migrants nus -selon l'expression d'Edouard Glissant, romancier et poète antillais récemment disparu- ont gardé le souvenir des mélodies et des rythmes de l'Afrique dans les chants lancinants et les battements des tambours grondant aux abords de l'habitation du maître ou dans les campements des Nègres Marrons en rupture de ban.
Le gwo-ka à la Guadeloupe, le bèlè à la Martinique, le kassé kô en Guyane, le vaudou en Haïti, le son en Colombie et, par extension, le maloya à la Réunion - tous présents dans cette cuvée 2011- partagent la même histoire de souffrance et de révolte. Grâce à eux, les captifs noirs ont survécu, résisté et créé, malgré la brutalité de leur condition et le déni de leur dignité.
Par conséquent, la proximité de tous ces styles, qui puisent néanmoins leur sève dans la commune origine africaine, se manifeste surtout au niveau des contenus émotionnels hérités depuis l'affreuse traversée transocéanienne et la longue nuit de la captivité, avec des consonances étonnantes sur le plan strictement musical. Ce qu'on retrouve par exemple, dans la pulsation des rythmes ou dans les voix pétries d'une spiritualité intense et d'évocations suggestives.
Issu du même cadre historique, le jazz en général, avec le jazz caraïbéen en particulier, est devenu dans le temps l'un des partenaires privilégiés du gwo-ka, comme le titre du festival l'indique. Il renoue aujourd'hui avec le tambour guadeloupéen les fils une longue histoire de croisements et de contaminations.
Les Antillais avec leurs tambours, d'ailleurs, étaient parmi les animateurs de fêtes et défilés qui, dans la deuxième moitié du 19ème siècle, se déroulaient dans la fameuse « Congo Square » à la Nouvelle-Orléans, où le jazz a vu le jour après l'abolition de l'esclavage.
Des legs qui ont produit des nombreuses expériences, comme la biguine-jazz d'Alain Jean-Marie, à l'affiche dans l'édition 2008. D'une manière encore plus pertinente avec l'idée de base du Festival, le jazzman guadeloupéen Jacques Schwarz-Bart, présent en 2007, utilise dans ses partitions les rythmes décomposés du ka, pendant que des maîtres du gwo-ka, comme Guy Conquet, suivent la démarche inverse. Egalement guadeloupéen, le guitariste Christian Loviso à élaboré sa technique de jeu en retranscrivant la rythmique du tambour.
Alors que le batteur Sonny Troupé, au programme cette année, a été sideman avec les grosses pointures du jazz antillais.
Les sept rythmes du gwo-ka et ses nombreuses variations sont au cœur d'une trajectoire historique et également d'une effervescence créative dans l'univers des musiques-du-monde. Ainsi, le projet, cher aux organisateurs, de faire de ce Festival un carrefour musical autour du gwo-ka' se situe dans une dynamique en développement et qui se nourrit aussi des apports de la manifestation qui, depuis 2009, a élu siège au New Morning, temple parisien de l'afro-jazz.
Le New Morning accueille une nouvelle édition de son festival Gwoka/Jazz. Au total, une quinzaine de concerts sont programmés sur quatre jours. Le gwoka est la musique traditionnelle de la Guadeloupe et apportera du soleil au sein du New Morning.
Edmond Mondesir
Pendant les grèves de février 2009 aux Antilles, on entonnait les chants de ce maître du bèlè, le tambour traditionnel de la Martinique. Gagnant du prix France Musique 2011, Edmond Mondésir se situe dans la lignée d'un Ti Emile ou d'un Ti Raoul. Ses compositions, consacrées à la musique chantée autant qu'instrumentale, marquent l'évolution vers une forme moderne de bèlè, grâce notamment aux arrangements de son fils Manuel.
Agathe Iracema
Nouvelle égérie du jazz vocal, la brésilienne de Paris remporte en 2009, à l'âge de 18 ans, le prix du public au festival Jazz de Vian. Avec un répertoire partagé entre les standards du genre, des influences pop et un évident cachet brésilien aux accents de samba, Agathe Iracema est déjà une habituée de salles importantes comme le Baiser Salé ou le Sunside.
Sonny Troupe
Au milieu de ses divagations éclectiques -soul, jazz, métal et classique s'invitent systématiquement dans ses pièces vibrant d'une énergie contagieuse-, Sony Troupé impose le rôle fédérateur du gwo ka. Batteur et percussionniste à la frappe fulgurante, l'ancien leader de Kimbôl est entouré par Grégory Privat au piano, Mike Armoogum à la basse et Arnaud Dolmen au tambour ka.
Sam Tshabalala
Depuis 26 ans qu'il écume les rues et les salles de Paname, cet ancien membre des Malopoets et militant anti-apartheid n'a certes pas oublié la musique de son pays, l'Afrique du Sud. A l'heure actuelle en quartet acoustique (guitare, piano, percussions et voix), Sam Tshabalala distille sur le tempo des townships ses ballades empreintes de douceur et interprétées en zoulou, tswana ou anglais.
Cohérente avec l'esprit de la manifestation depuis ses débuts en 2005, la septième édition du Festival de Gwo-ka / Jazz réunit, autour du tambour guadeloupéen, un ensemble de formes musicales nées du même berceau et dont la proximité s'est établie en cinq siècles d'histoire.
L'affiche suggère un archipel de genres, dont les liens sous-marins ont été tissés depuis l'époque de la traite sur la route des bateaux négriers et au cœur des plantations, dans les mornes et les savanes. Les Noirs fugitifs s'y refugiaient, lors des migrations et des allers-retours qui ont façonné identités et morphologie les populations dans la Caraïbe, mais aussi en Amérique du Nord et dans l'Océan Indien.
Débarqués des navires des esclavagistes sur les côtes du « Nouveau Monde », les migrants nus -selon l'expression d'Edouard Glissant, romancier et poète antillais récemment disparu- ont gardé le souvenir des mélodies et des rythmes de l'Afrique dans les chants lancinants et les battements des tambours grondant aux abords de l'habitation du maître ou dans les campements des Nègres Marrons en rupture de ban.
Le gwo-ka à la Guadeloupe, le bèlè à la Martinique, le kassé kô en Guyane, le vaudou en Haïti, le son en Colombie et, par extension, le maloya à la Réunion - tous présents dans cette cuvée 2011- partagent la même histoire de souffrance et de révolte. Grâce à eux, les captifs noirs ont survécu, résisté et créé, malgré la brutalité de leur condition et le déni de leur dignité.
Par conséquent, la proximité de tous ces styles, qui puisent néanmoins leur sève dans la commune origine africaine, se manifeste surtout au niveau des contenus émotionnels hérités depuis l'affreuse traversée transocéanienne et la longue nuit de la captivité, avec des consonances étonnantes sur le plan strictement musical. Ce qu'on retrouve par exemple, dans la pulsation des rythmes ou dans les voix pétries d'une spiritualité intense et d'évocations suggestives.
Issu du même cadre historique, le jazz en général, avec le jazz caraïbéen en particulier, est devenu dans le temps l'un des partenaires privilégiés du gwo-ka, comme le titre du festival l'indique. Il renoue aujourd'hui avec le tambour guadeloupéen les fils une longue histoire de croisements et de contaminations.
Les Antillais avec leurs tambours, d'ailleurs, étaient parmi les animateurs de fêtes et défilés qui, dans la deuxième moitié du 19ème siècle, se déroulaient dans la fameuse « Congo Square » à la Nouvelle-Orléans, où le jazz a vu le jour après l'abolition de l'esclavage.
Des legs qui ont produit des nombreuses expériences, comme la biguine-jazz d'Alain Jean-Marie, à l'affiche dans l'édition 2008. D'une manière encore plus pertinente avec l'idée de base du Festival, le jazzman guadeloupéen Jacques Schwarz-Bart, présent en 2007, utilise dans ses partitions les rythmes décomposés du ka, pendant que des maîtres du gwo-ka, comme Guy Conquet, suivent la démarche inverse. Egalement guadeloupéen, le guitariste Christian Loviso à élaboré sa technique de jeu en retranscrivant la rythmique du tambour.
Alors que le batteur Sonny Troupé, au programme cette année, a été sideman avec les grosses pointures du jazz antillais.
Les sept rythmes du gwo-ka et ses nombreuses variations sont au cœur d'une trajectoire historique et également d'une effervescence créative dans l'univers des musiques-du-monde. Ainsi, le projet, cher aux organisateurs, de faire de ce Festival un carrefour musical autour du gwo-ka' se situe dans une dynamique en développement et qui se nourrit aussi des apports de la manifestation qui, depuis 2009, a élu siège au New Morning, temple parisien de l'afro-jazz.