Mercredi 21/10/2015

Festival Jazz Sur Seine
Mer 21 Oct 2015 : Carla Bley
Carla Bley
Piano
Andy Sheppard
Saxophone soprano, Saxophone ténor
Steve Swallow
Basse

Carla Bley

Trios
Jazz

De tous les personnages hauts en couleur qui peuplent le roman du jazz, Carla Bley est l'un des plus délicieusement fantaisistes. Cette beauté suédoise (née en 1938), musicienne accomplie, compositrice, chef d'orchestre, arrangeuse, pianiste, mène depuis les années 1960 une œuvre singulière, jamais dépourvue d'humour, à l'esthétique qui oscille entre majesté et comédie. Compositrice prolifique, elle est reprise et jouée par les jazzmans du monde entier. En trio, accompagné du bassiste Steve Swallow, du saxophoniste Andy Sheppard, le concert est un grand moment de folle intelligence, d'humour et de beauté.

Carla Bley est d'abord une pianiste remarquable : elle impressionne par son style associant rigueur et humour malicieux. Elle est aussi une compositrice majeure : son opéra jazz « Escalator over the Hill » (1971) reste un «must» dans sa carrière hors pair. Ses motifs entêtants comme son sens de la rupture sont les signes distinctifs de la patte « Bley ». Du free jazz, dont elle a été une de figure de proue dans les années 1960, au dixieland, sa musique reflète toutes les couleurs de la palette jazzistique enrichie de multiples sonorités issues de la musique classique, de la pop et du rythm'n' blues. Ses collaborations artistiques étayent brillamment sa gourmandise créative: Jack Bruce, Don Cherry, Robert Wyatt, ou encore Nick Mason, batteur des Pink Floyd. Avec Steve Swallow (basse) et Andy Sheppard (saxophone), ses deux fidèles complices, Carla Bley donne des concerts exceptionnels où standards et expérimentation sont les ingrédients d'un menu savoureux.

« Toujours impériale, Carla Bley nous convie à une promenade sensuelle, en revisitant quelques-unes de ses œuvres phares. On ne connaît aucun disque raté de Carla Bley, et l'on ne ratera pas celui-ci, en trio avec son compagnon, Steve Swallow, et le saxophoniste britannique Andy Sheppard, dont le son convient à merveille à sa musique délicate. Délicatesse, c'est le mot qui vient spontanément à l'esprit en entendant Steve Swallow à la guitare basse exposer le thème de Utviklingssang, l'une des plus prenantes parmi les mélodies de la grande Carla, une chanson antinucléaire qui figurait dans son album Social Studies (1981). Le thème est ensuite repris par le trio avec cette harmonisation de Carla Bley qui est la réduction de son arrangement pour octet, un véritable joyau qu'on invite chaque musicien à étudier pour comprendre son art infiniment subtil. Le miracle est que les solos se maintiennent à cette hauteur mélodique. Autre composition ici reprise, Vashkar, jouée à l'origine en duo par Gary Burton et Steve Swallow dans leur Hotel Hello. Après cette incursion en terrain connu par les amoureux de Carla Bley vient une brève suite inspirée par Henri Matisse, Les Trois Lagons, dont le deuxième mouvement déploie des accords monkiens.
C'est une sensuelle promenade dans l'univers affectueux de ces trois musiciens dont la qualité d'écoute est exceptionnelle et agit en rajeunissant notre propre capacité à tendre l'oreille vers la beauté. Comme toujours avec ECM, le livret de pochette offre des photos qui disent l'essentiel : on y voit les musiciens écouter avec une extraordinaire concentration. Le disque se termine par un autre morceau ancien de Carla Bley, The Girl who cried champagne, où la finesse du cycle harmonique sert délicieusement sa fantaisie tongue-in-cheek (doucement ironique). » (Michel Contat)

De tous les personnages hauts en couleur qui peuplent le roman du jazz, Carla Bley est l'un des plus délicieusement fantaisistes. Cette beauté suédoise (née en 1938), musicienne accomplie, compositrice, chef d'orchestre, arrangeuse, pianiste, mène depuis les années 1960 une œuvre singulière, jamais dépourvue d'humour, à l'esthétique qui oscille entre majesté et comédie. Compositrice prolifique, elle est reprise et jouée par les jazzmans du monde entier. En trio, accompagné du bassiste Steve Swallow, du saxophoniste Andy Sheppard, le concert est un grand moment de folle intelligence, d'humour et de beauté.

Carla Bley est d'abord une pianiste remarquable : elle impressionne par son style associant rigueur et humour malicieux. Elle est aussi une compositrice majeure : son opéra jazz « Escalator over the Hill » (1971) reste un «must» dans sa carrière hors pair. Ses motifs entêtants comme son sens de la rupture sont les signes distinctifs de la patte « Bley ». Du free jazz, dont elle a été une de figure de proue dans les années 1960, au dixieland, sa musique reflète toutes les couleurs de la palette jazzistique enrichie de multiples sonorités issues de la musique classique, de la pop et du rythm'n' blues. Ses collaborations artistiques étayent brillamment sa gourmandise créative: Jack Bruce, Don Cherry, Robert Wyatt, ou encore Nick Mason, batteur des Pink Floyd. Avec Steve Swallow (basse) et Andy Sheppard (saxophone), ses deux fidèles complices, Carla Bley donne des concerts exceptionnels où standards et expérimentation sont les ingrédients d'un menu savoureux.

« Toujours impériale, Carla Bley nous convie à une promenade sensuelle, en revisitant quelques-unes de ses œuvres phares. On ne connaît aucun disque raté de Carla Bley, et l'on ne ratera pas celui-ci, en trio avec son compagnon, Steve Swallow, et le saxophoniste britannique Andy Sheppard, dont le son convient à merveille à sa musique délicate. Délicatesse, c'est le mot qui vient spontanément à l'esprit en entendant Steve Swallow à la guitare basse exposer le thème de Utviklingssang, l'une des plus prenantes parmi les mélodies de la grande Carla, une chanson antinucléaire qui figurait dans son album Social Studies (1981). Le thème est ensuite repris par le trio avec cette harmonisation de Carla Bley qui est la réduction de son arrangement pour octet, un véritable joyau qu'on invite chaque musicien à étudier pour comprendre son art infiniment subtil. Le miracle est que les solos se maintiennent à cette hauteur mélodique. Autre composition ici reprise, Vashkar, jouée à l'origine en duo par Gary Burton et Steve Swallow dans leur Hotel Hello. Après cette incursion en terrain connu par les amoureux de Carla Bley vient une brève suite inspirée par Henri Matisse, Les Trois Lagons, dont le deuxième mouvement déploie des accords monkiens.
C'est une sensuelle promenade dans l'univers affectueux de ces trois musiciens dont la qualité d'écoute est exceptionnelle et agit en rajeunissant notre propre capacité à tendre l'oreille vers la beauté. Comme toujours avec ECM, le livret de pochette offre des photos qui disent l'essentiel : on y voit les musiciens écouter avec une extraordinaire concentration. Le disque se termine par un autre morceau ancien de Carla Bley, The Girl who cried champagne, où la finesse du cycle harmonique sert délicieusement sa fantaisie tongue-in-cheek (doucement ironique). » (Michel Contat)


Carla Bley
Piano
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Saxophone soprano, Saxophone ténor
Steve Swallow
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