Mardi 02/11/2021
James The Prophet
En 2018, il était comme Ulysse devant le cyclope. Personne. Son identité civile traçait des lignes invisibles entre l'Angleterre, la terre maternelle, Brooklyn, la paternelle et la France. James voulait rapper. James (f)rappait déjà comme un monstre.
James The Prophet, sur son premier disque sorti chez Rupture, « Summer Archives », un album avant l'album, une mixtape comme on dit dans les milieux autorisés, creusait ses tripes et son crâne à coups de dynamite intime, il ne cachait presque rien, il tentait de trouver le remède à cette anxiété qui, parfois, l'envahissait, il doutait, de lui-même et du monde (pareil), en direct et c'était assez vertigineux. Et puis, donc, son flow, intraitable, capable de filer des complexes à toute une génération de branleurs attirés par le micro.
« Unimaginable Storms » est un disque paradoxal, comme tous les bons disques. À la fois viscéral et accueillant, de velours et de barbelé, amoureux et anxieux, mélancolique et enlevé, cool et sombre, pudique et nu parfois. Il raconte les gens qui se mentent à eux-mêmes et qui gobent n'importe quoi, les ouragans invisibles qui nous traversent, toutes ces images qui défilent sans que l'on parvienne toujours à trouver la touche off. C'est un disque florissant, aux accents parfois presque jazz, classe et furieusement vivant, la présence d'instruments (batterie et basse sur deux titres) lors de l'enregistrement y est certainement pour quelque chose. C'est enfin un disque qui sait que la vie, ce n'est pas qu'un choix entre Trump et Biden, non
En 2018, il était comme Ulysse devant le cyclope. Personne. Son identité civile traçait des lignes invisibles entre l'Angleterre, la terre maternelle, Brooklyn, la paternelle et la France. James voulait rapper. James (f)rappait déjà comme un monstre.
James The Prophet, sur son premier disque sorti chez Rupture, « Summer Archives », un album avant l'album, une mixtape comme on dit dans les milieux autorisés, creusait ses tripes et son crâne à coups de dynamite intime, il ne cachait presque rien, il tentait de trouver le remède à cette anxiété qui, parfois, l'envahissait, il doutait, de lui-même et du monde (pareil), en direct et c'était assez vertigineux. Et puis, donc, son flow, intraitable, capable de filer des complexes à toute une génération de branleurs attirés par le micro.
« Unimaginable Storms » est un disque paradoxal, comme tous les bons disques. À la fois viscéral et accueillant, de velours et de barbelé, amoureux et anxieux, mélancolique et enlevé, cool et sombre, pudique et nu parfois. Il raconte les gens qui se mentent à eux-mêmes et qui gobent n'importe quoi, les ouragans invisibles qui nous traversent, toutes ces images qui défilent sans que l'on parvienne toujours à trouver la touche off. C'est un disque florissant, aux accents parfois presque jazz, classe et furieusement vivant, la présence d'instruments (batterie et basse sur deux titres) lors de l'enregistrement y est certainement pour quelque chose. C'est enfin un disque qui sait que la vie, ce n'est pas qu'un choix entre Trump et Biden, non